Νάρκισσος - Narcisse

 

Narcisse. 

Ces photos ont été créées avec l'aide de mon amie Charlotte (https://cha-art.jimdo.com/blog/ ). Si je me suis rapprochée du mythe de Narcisse, c'est que dans un travail de réflexion, je me posais la question du regard de l'autre (comme un reflet que l'autre nous renvoie) dans la construction identitaire, de la représentation de soi-même, qu'elle soit valorisée ou au contraire disqualifiée. J'ai pensé à la mettre en image par le reflet naturel d'un lac, et alors Narcisse m'est apparu. 

Narcisse m'est apparu comme cet enfant que l'on n'a pas assez regardé, porté (par le regard, par la pensée), qui est de ce fait bloqué dans un rapport à lui-même toujours insatisfaisant, jamais suffisant pour exister.

"Il ne sait ce qu'il voit, mais ce qu'il voit le consume,
et l'erreur qui abuse ses yeux en même temps les excite.
Naïf, pourquoi chercher en vain à saisir un simulacre fugace ?
Ce que tu désires n'est nulle part ; détourne-toi, tu perdras
ce que tu aimes ! Cette ombre que tu vois est le reflet de ton image :
elle n'est rien en soi ; elle est venue avec toi et reste avec toi; avec toi elle s'éloignera, si du moins tu pouvais t'éloigner !"

"Ah ! Que ne puis-je me séparer de mon corps ! Voeu inattendu
de la part d'un amant : je voudrais que s'éloigne l'être que j'aime.
Déjà la douleur m'ôte mes forces, le temps qui me reste à vivre
n'est pas long, et je m'éteins dans la fleur de l'âge. Du reste,
la mort ne m'est pas pénible : dans la mort, je cesserai de souffrir.
Cet être que j'aime, je voudrais qu'il ait vécu plus longtemps ;
maintenant unis à deux par le coeur, nous mourrons d'un seul souffle. »
 

 

« Où t'enfuis-tu ? Reste, cruel, n'abandonne pas ton amant !,

qu'il me soit permis de contempler ce qu'il m'est impossible
de toucher, et de nourrir ainsi ma misérable folie ! »

"Dès qu'il se vit ainsi dans l'onde redevenue lisse,
il ne le supporta pas plus longtemps ; comme la cire blonde
se met à fondre près d'un feu léger et comme le givre du matin
se dissipe sous un tiède soleil, ainsi, exténué par son amour,

il se dissout et peu à peu devient la proie d'un feu caché."